mercredi 1 février 2012

éloge de l'escrivaillerie...

Rembrandt - eau-forte, 1630




Et si chaque note n'était que le prétexte d'un texte qui ne sera jamais écrit? Et si écrire n'était que différer le texte? Et si chaque nouveau texte ne servait qu'à effacer le texte qui sur le blanc du papier est là depuis toujours. Et si, soudain, écrire n'était plus jubilation. Et si, soudain, le sens des mots était insensé. Et si, soudain, il fallait tout biffer. Si j'écris, c'est que je sais, malgré mon goût pour les futilités: j'écris parce que c'est insensé.


 dans: PIEDS DE MOUCHE. Petites proses, éditions phi, 1990   

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